Les circonstances actuelles poussent les organisations à repenser ou à revoir leurs stratégies de rémunération globale afin d’assurer leur pérennité dans le contexte des incertitudes économiques et des changements qui s’opèrent dans les modes de travail. Quelles seront les conséquences de la pandémie sur les budgets d’augmentation et de bonification à venir? Nul ne le sait; par contre, une chose est certaine : les organisations doivent rester à l’écoute du marché, car celui-ci évolue rapidement. De surcroît, la pénurie de main-d’œuvre frappe encore et est accentuée par cette pandémie. L’objectif de cette réflexion est et sera toujours le même, à savoir celui d’attirer et de retenir les talents de notre organisation.

Chaque année, les grands cabinets-conseils en ressources humaines publient les résultats d’une enquête effectuée auprès de nombreuses organisations concernant les augmentations salariales qu’elles prévoyaient offrir pour la prochaine année et les augmentations accordées à ces derniers pour l’année en cours. Nous voyons depuis 2018 un retour vers des pourcentages plus élevés d’augmentation, variant entre 2,5 % et 3,5 %. Cette année, même sous l’effet de la crise de la COVID-19, les entreprises prévoyaient maintenir des enveloppes salariales de l’ordre de 2,5 %.[1]

Lors du Rendez-vous de la rémunération organisé par l’Ordre des CRHA du 23 septembre 2020, l’économiste Clément Gignac a fait une revue complète de l’économie canadienne et provinciale en s’attardant sur la situation de la pandémie et de ses impacts sur notre économie.

Les non-membres de l’Ordre des CRHA souhaitant obtenir le guide portant sur Les prévisions salariales 2021 sont invités à le télécharger en cliquant sur le lien suivant : Obtenir mon guide portant sur Les prévisions salariales 2021; ils peuvent également télécharger le dossier spécial sur les Prévisions salariales 2021 du CPQ.

Le taux de chômage estimé d’ici la fin 2020 devrait s’établir entre 9 % et 10 % et devrait ensuite diminuer de 2 points de pourcentage l’année prochaine. Quant à l’IPC, il devrait se maintenir autour de 1 % jusqu’en 2021.[2] À pareille date en 2019, nous nous retrouvions dans une situation totalement différente avec un taux de chômage historiquement bas à 4,7 %[3], y compris la grande région de Québec enregistrant le taux le plus bas au pays, soit 2,3 %. La différence entre la Capitale-Nationale et le reste du Québec, plus particulièrement la grande région de Montréal, devrait se maintenir, étant donné que Québec ne bénéficie pas du même bassin de nouveaux arrivants.

Certains secteurs d’activité ont évidemment été plus touchés que d’autres. Les services d’hébergement et de restauration, ainsi que les autres services — à l’exclusion des services publics — ont vu leurs emplois baisser de 38 %[4] et 23 %, respectivement. Par conséquent, certains groupes démographiques ont vu leur taux d’emploi diminuer considérablement par rapport aux autres. Le taux d’emploi chez les femmes a plongé de 11 %, comparativement à 9 % chez les hommes. Chez les jeunes de 15 à 24 ans, on constate une diminution de 23 %, alors qu’elle n’est que de 7 % et 11 % chez les 25 à 54 ans et les 55 ans et plus, respectivement.

Le tableau intitulé « Augmentations de salaires et de structures salariales 2021 » présente deux types d’augmentations, soit :

  • les augmentations salariales, lesquelles correspondent aux augmentations prévues pour l’ensemble des postes, et
  • l’augmentation des structures, lesquelles correspondent à l’augmentation annuelle appliquée aux échelles salariales.

Normalement, nous constatons une différence de l’ordre de 0,2 % entre les augmentations de structure avec et sans gel. Étant donné le nombre beaucoup plus élevé d’entreprises ayant choisi de geler leurs échelles en raison de la pandémie, la disparité entre les augmentations sans et avec les gels, pour les structures salariales, est beaucoup plus apparente. En ce qui a trait aux prévisions salariales, on observe une légère baisse par rapport à l’an passé.

Voici le tableau[5] résumant les chiffres à retenir pour 2021.

Augmentations de salaires et de structures salariales 2021

Au Québec*

Salaires Structures salariales
Excluant les gels 2,7 % 2,1 %
Incluant les gels 2,4 % 1,6 %

 Au Canada*

Salaires Structures salariales
Excluant les gels 2,6 % 2,0 %
Incluant les gels 2,2 % 1,4 %

* Hausses salariales moyennes prévues pour l’année 2021, tous emplois confondus.

Contrairement aux années passées, les variations des prévisions sont beaucoup plus importantes entre les différents secteurs, tandis qu’elles demeurent peu variables selon le type d’emploi, le nombre d’employés et la taille de l’organisation. Le secteur des arts, spectacles et loisirs reste à surveiller.

Finalement, pour les intéressés, voici un clin d’œil à l’Ontario en ce qui a trait à la rémunération, et ce, plus spécifiquement dans un des secteurs d’activités d’importance en ce moment, c’est-à-dire les technologies de l’information (TI) :

La région du Grand Toronto, en Ontario, continue d’être un carrefour canadien de la haute technologie, qui gagne en importance au Canada. Les entreprises de TI de l’Ontario peuvent s’attendre à tirer parti de l’augmentation rapide du travail à distance que nous connaissons cette année en raison de la COVID-19, rendant ainsi les professionnels qualifiés plus accessibles que jamais. Partout au Canada, la demande de professionnels des TI continue de maintenir les salaires en TI élevés par rapport à ceux des autres secteurs[6]. À Toronto, les salaires de départ figurent parmi les plus élevés au pays, s’établissant à 3 %, à égalité avec ceux de Vancouver.

Bon exercice de prévision budgétaire et salariale 2021!

N’hésitez pas à communiquer avec nous pour avoir de plus amples informations.

Équipe de Rémunération globale et performance de Solertia Groupe-conseil

[1] Outil pratique Les prévisions salariales 2021, Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, p. 5.

[2] Outil pratique Les prévisions salariales 2021, Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, p. 8-9.

[3] Caractéristiques du marché du travail par Institut de la statistique Québec.

[4] Marché du travail et rémunération par l’institut de la statistique du Québec page 2-3

[5] Outil pratique Les prévisions salariales 2021, Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, p. 10.

[6] Technology Salary Guide 2021, Robert Half Technology, p. 25.

Published On: 14 octobre 2020

Partager