Les circonstances des 18 derniers mois ont, sans aucun doute, bouleversé le monde du travail et continueront forcément d’influencer la gestion des ressources humaines. Que ce soit au niveau du télétravail, de la flexibilité et l’équilibre travail-vie personnelle, de la santé et sécurité ou des conditions salariales, les discussions et questionnements en lien avec la rémunération globale resteront au cœur des préoccupations des employeurs et de leurs employés.

Au début de la pandémie, il était bien difficile de se positionner sur ses effets réels concernant les budgets d’augmentation et de bonification à venir. Aujourd’hui, une chose est certaine; dans un contexte de rareté de main-d’œuvre et de reprise ferme de l’économie, les organisations doivent rester plus que jamais à l’écoute du marché. L’objectif de cette réflexion est et sera toujours le même, à savoir celui d’attirer, de mobiliser et de fidéliser les talents de notre organisation.

Dans leurs pratiques courantes, les organisations doivent suivre le rythme dicté par le marché autrement le rattrapage sera encore plus éprouvant dans les années à venir. Les lignes qui suivent présentent les recommandations concernant les ajustements salariaux prévus pour 2022. Notre expertise nous pousse toutefois à insister sur l’importance de voir plus large en termes de rémunération globale. C’est-à-dire, de conjuguer la rémunération globale dans sa globalité afin d’offrir aux employés une expérience professionnelle enrichissante et bienveillante.

Chaque année, les grands cabinets-conseils en ressources humaines publient les résultats d’enquêtes effectuées auprès de nombreuses organisations concernant les augmentations salariales qu’elles prévoyaient offrir pour la prochaine année et les augmentations accordées lors de la dernière année.

Pour l’année 2022, même après plus de 18 mois sous l’effet de la crise sanitaire, les organisations prévoient maintenir des enveloppes salariales de l’ordre de 3,0%.[1]

Par ailleurs, le guide portant sur Les prévisions salariales 2022 est disponible en téléchargement en cliquant sur le lien suivant : Obtenir mon guide portant sur Les prévisions salariales 2022; ainsi que le dossier spécial sur les Prévisions salariales 2022 du CPQ.

Lors du Rendez-vous de la rémunération organisé par l’Ordre des CRHA du 22 septembre 2021, l’économiste Sébastien Mc Mahon a fait une revue complète de l’économie canadienne et provinciale en s’attardant à la situation de l’après-pandémie et de ses impacts sur notre économie Plus de 18 mois après le début de la pandémie, on constate une reprise économique du Québec et du Canada fort encourageante. Plusieurs éléments, notamment la vaccination massive de la population, ont permis une réouverture graduelle de l’économie. Au Québec, la réouverture des restaurants et des bars a fortement contribué à la hausse de l’emploi et du PIB, qui ont respectivement retrouvé leur niveau prépandémique.[2] Après avoir connu un taux de chômage oscillant entre 10 % et 17 % (mars 2020) depuis le début de la pandémie, on constate une tendance à la baisse pour l’ensemble du Québec, avec un taux de chômage de 6,1 % en août 2021.[3]La diminution de l’incertitude globale au niveau de l’économie encourage la consommation et l’investissement. En ce sens, on prévoit un IPC particulièrement élevé, soit supérieur à 3 % en 2021, pour redescendre autour de 2 % en 2022.

Même si, depuis le mois de septembre, plus de 80 % des 825 900 emplois perdus au sommet de la crise ont été retrouvés, plus de 150 000 emplois étaient toujours perdus au début de l’année 2021. Le Québec se trouve donc dans une situation inédite, qui conjugue rareté de main-d’œuvre dans certains secteurs, professions ou régions, jumelées à un chômage important dans d’autres. Ainsi, bien que, pour plusieurs professions, principalement celles hautement qualifiées, il y ait toujours d’excellentes occasions d’emploi, pour d’autres, de nombreux travailleurs se font concurrence pour de rares postes. Une des solutions à ces enjeux socio-économiques réside dans l’immigration. À cet égard, bien qu’en raison des mesures sanitaires, moins de personnes immigrantes aient été reçues en 2020, un rattrapage est prévu pour les prochaines années. Ainsi, d’ici 2028, la prévision initiale pourrait se concrétiser.[4]

Le tableau intitulé « Augmentations de salaires et de structures salariales 2022 » présente deux types d’augmentations, soit :

  • Les augmentations salariales, lesquelles correspondent aux augmentations prévues pour l’ensemble des postes, et
  • L’augmentation des structures, lesquelles correspondent à l’augmentation annuelle appliquée aux échelles salariales.

Cette année, les prévisions démontrent que les incertitudes économiques liées à la pandémie diminuent considérablement dans l’ensemble des secteurs d’activités. En effet, on constate que l’écart des prévisions avec et sans gels est passé d’une variation de 0,3%-0,8% l’année passée comparativement à 0%-0,2% cette année. En résumé, il ne fait aucun doute que la plupart des organisations n’envisagent pas de gel salarial pour 2022.

Voici le tableau[5]résumant les chiffres à retenir pour 2022.

Augmentations de salaires et de structures salariales 2022

Au Québec*

Salaires Structures salariales
Excluant les gels 2,9 % 2,3 %
Incluant les gels 2,9 % 2,2 %

 Au Canada*

Salaires Structures salariales
Excluant les gels 2,8 % 2,2 %
Incluant les gels 2,7% 2,0 %

* Hausses salariales moyennes prévues pour l’année 2022, tous emplois confondus.

Du côté des secteurs d’activité, les technologies de l’information et des communications (+3,4 %) ainsi que la finance et les assurances (+3,3 %) sortent gagnantes au Québec, tandis que le commerce (+3,3 %), les technologies et les autres secteurs de service incluant la construction (+3,2 %) bénéficient des meilleures perspectives dans l’ensemble du pays. À l’inverse, l’administration publique, les arts, spectacles et loisirs et les soins de santé entrevoient des augmentations plus modestes.[6]

Finalement, nous ne pouvons pas mettre de côté l’écart de prévision salariale au Québec pour l’année 2020 et 2021 qui donnera un certain ton à l’année 2022. En 2020, on prévoyait des augmentations de l’ordre de 2,7 % et le réel fût de 7,8 %, donc un écart enregistré de 5.1 %. En 2021, les prévisions d’augmentations étaient de 2,4% et le réel fût de 5,9 %, donc un écart enregistré de 3.5 %. Les valeurs réelles 2020 et 2021 représentent la croissance de la rémunération hebdomadaire moyenne, laquelle a été gonflée par les mesures d’aide liées à la pandémie, ce qui semble expliquer en partie cet écart enregistré.[7]

Sur ce, bon exercice de prévision budgétaire et salariale 2022!

N’hésitez pas à communiquer avec nous pour avoir de plus amples informations.

Équipe rémunération du Groupe-Conseil Solertia

info@solertia.ca

[1] Outil pratique Les prévisions salariales 2022, Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, p. 5.

[2] Outil pratique Les prévisions salariales 2022, Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, p. 8.

[3] Caractéristiques du marché du travail par Institut de la statistique Québec.

[4] État d’équilibre du marché du travail, Mise à jour des diagnostics de moyen terme (2023) pour les 500 professions de la classification nationale des professions.

[5] Outil pratique Les prévisions salariales 2022, Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, p. 10.

[6] Outil pratique Les prévisions salariales 2022, Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, p. 11.

[7] Outil pratique Les prévisions salariales 2022, Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, p. 13. Note : Réel = Rémunération hebdomadaire moyenne, incluant le temps supplémentaire (Statistique Canada, EERH, Tableau 14-10-0203-01).

Published On: 15 octobre 2021

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