Un contexte économique fragile, mais résilient
Après plusieurs années marquées par une forte inflation et par des hausses salariales supérieures à la moyenne historique, l’économie canadienne semble avoir évité la récession de justesse. Toutefois, l’incertitude des ménages en lien avec l’économie demeure élevée, alimentée par un contexte mondial instable, par la possibilité de nouvelles annonces politiques américaines ainsi que par la faible confiance économique au Québec1.
La croissance pour 2025-2026
La croissance prévue pour 2025-2026 reste modeste et le marché du travail se rééquilibre lentement.
Le taux de chômage est en hausse et le taux des emplois vacants diminue2, ce qui se traduit par une plus faible mobilité de la main-d’œuvre. Le phénomène de la « grande démission » observée après la pandémie semble derrière nous.
Malgré ce contexte, les organisations font preuve de résilience en maintenant des budgets d’augmentation salariale significatifs. Toutefois, nous observons un retour vers des niveaux se rapprochant des moyennes historiques, signe d’un réalignement des pratiques. Face à une pression croissante sur la productivité, les entreprises sont appelées à mieux cibler leurs investissements en rémunération, en les alignant sur la création de valeur et sur la performance organisationnelle.
Les prévisions salariales pour 2026
Notre Enquête sur la rémunération globale au Québec, réalisée auprès de 450 répondants et répondantes, nous permet de brosser un portrait clair et actuel des tendances du marché3 :
- Augmentation des structures salariales (excluant les gels salariaux) : 2,5 %
- Augmentation totale de rémunération (excluant les gels salariaux) : 3,1 %
Il est important de rappeler que, dans les dernières années, plusieurs organisations ont octroyé des augmentations substantielles pour faire face à l’inflation ainsi qu’aux pressions du marché de l’emploi. Cette période exceptionnelle a contribué à créer des attentes élevées chez les employé·es qui espèrent souvent que cette tendance se poursuive.
Or, les conditions économiques actuelles ne justifient plus ces niveaux d’augmentation. C’est pourquoi il est donc nécessaire de gérer proactivement les attentes des employé·es, et ce, en misant sur une communication claire.
Comment gérer les attentes?
Un défi de taille des prochaines années sera d’aider les employé·es à ajuster leurs attentes salariales.
Les fortes hausses accordées récemment répondaient à une situation exceptionnelle, qui regroupait une inflation élevée, une rareté de main-d’œuvre et des pressions inédites du marché. Cette période n’est plus la norme et les organisations doivent désormais composer avec une réalité différente.
Le rôle de la productivité
La capacité de soutenir des augmentations continues devra être corrélée à l’augmentation de la productivité, qui demeure un frein majeur au Québec par rapport aux autres pays industrialisés4. Sans gain réel d’efficacité, il est illusoire de maintenir le rythme des dernières années.
Nouvel équilibre
Un nouvel équilibre est donc en train de s’installer entre employeurs et employé·es. La relation de travail repose de plus en plus sur les éléments suivants :
- Une rémunération compétitive et équitable
- Des occasions concrètes de développement des compétences et de progression de carrière
- Des investissements dans les technologies (dont l’intelligence artificielle), les processus, les outils et les pratiques de gestion qui permettent de travailler plus efficacement
Vers où devons-nous aller?
La voie à suivre est claire : améliorer la productivité, optimiser les processus, former les équipes et mettre en place des programmes de rémunération cohérents qui soutiennent les objectifs d’affaires.
C’est cette combinaison qui permettra aux organisations de rester compétitives tout en mettant en place un modèle de rémunération pérenne et aligné sur leur réalité.
Un virage à amorcer
Les organisations sont à la croisée des chemins. Les fortes hausses salariales des dernières années ont répondu à une urgence, mais elles ne peuvent pas devenir une norme.
Le véritable enjeu est désormais de bâtir un modèle qui attire et fidélise les talents autrement, c’est-à-dire par une rémunération compétitive, mais aussi par des perspectives de croissance, un environnement stimulant et une gestion qui mise sur la productivité collective.
La rémunération globale n’est plus seulement un levier de fidélisation; elle devient un outil stratégique pour aligner la performance organisationnelle sur la progression des individus.
En d’autres mots, il ne s’agit pas simplement de payer plus, mais de payer mieux, en lien direct avec la valeur créée.
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Vous avez des questions quant aux prévisions salariales et comment elles pourraient s’appliquer à votre situation? Ou encore comment bâtir un programme de rémunération globale qui aligne la performance organisationnelle sur la progression de vos talents. Remplissez le formulaire ci-dessous pour communiquer avec notre équipe, il nous fera plaisir d’en discuter avec vous.
1. Benoit Durocher, Desjardins au Rendez-vous Rémunération, CRHA – Prévisions économique, 23 septembre 2025.
2. Pierre Emmanuel Paradis, AppEco au Rendez-vous Rémunération, CRHA – Prévisions salariales 2026, 23 septembre 2025.
3. Enquête de rémunération globale au Québec de Solertia, 2025.
4. Jonathan Deslauriers, Robert Gagné et Jonathan Paré, Productivité et prospérité au Québec – Bilan édition 2025, Centre sur la productivité et la prospérité – Fondation Walter J. Somers HEC Montréal, mai 2025, PP-2024-01.pdf
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